Les pharmaciens pourront-ils vacciner ? La question est relancée suite à l’adoption par les députés d’une expérimentation de 3 ans concernant la vaccination contre la grippe par les pharmaciens. Celle-ci avait déjà été retiré de la dernière loi de santé en raison de l’hostilité des médecins à l’égard de cette mesure.
L’enjeu de la couverture vaccinale
Cette mesure est portée par Michèle Delaunay, député PS de la gironde, devant la commission des affaires sociales la semaine dernière. La raison est celle de la couverture vaccinale qui ne cesse de chuter. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, ndlr) demandait une couverture de plus de 75% dans les pays industrialisés. Le taux en baisse en dessous de 50% ainsi qu’une hospitalisation et une mortalité grandissante, poussent les politiques à proposer des solutions pour limiter les risques et vacciner dans les années à venir. Les facteurs limitants ne sont pas économiques mais essentiellement une réticence non justifiée à la vaccination par les français.
Les pharmaciens non consultés
Pourtant, les pharmaciens n’ont pas été consultés. L’enjeu est grand et les pharmaciens ont toute légitimité à se lancer dans une telle expérimentation. En effet, plus de 4 millions de français franchissent chaque jour la porte d’une pharmacie. Des patients ayant vu des médecins ou ayant recours aux soins d’une infirmière, certes, mais pas seulement. L’accessibilité reconnue de la pharmacie sur des plages horaires souvent importants, la confiance en l’équipe officinale, le réseau de pharmacie bien étendu partout en France, créé une nouvelle carte permettant l’amélioration de la vaccination. Complémentaire aux actions déjà mené par le médecine et l’infirmière, le pharmacien améliorera la proportion des personnes vaccinées.
Des modalités à discuter
Les modalités sont encore à définir. Les infirmières pourraient intervenir dans certaines pharmacies. Les locaux des pharmacies devront être adaptés à l’acte médical qu’est la vaccination et les pharmaciens devront être formés pour l’injection et le recueil des différentes informations préalables à la piqûre. SI jamais cette proposition d’expérimentation devait voir le jour, le décret d’application sera pleinement réfléchi pour garantir la sécurité du patient et la montée de la couverture vaccinale.
Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS